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Pierre Danel, le TRC-GO
25 janvier 2011

La boisson du matin.

nouveautedesign divers mugDes mugs comme celui-ci, moches mais créatifs, il n’y en a pas beaucoup dans les écoles que j’ai fréquentées.

Mais avant de parler tasse et mug, il faudrait dire un mot ou deux du caractère sacré de la boisson chaude du matin chez les instituteurs.

Dans chaque nouvelle école où je passe après une catastrophe, je laisse passer quelques jours avant de rappeler, en prenant un air très sérieux, l’interdiction absolue - ou presque - qu’il y a à siroter une boisson chaude tout en surveillant une cour d’école. Comment ferez-vous pour agir avec toute la célérité nécessaire si l’élève s’ouvre la tête à l’autre bout de la cour ? Comment expliquerez-vous les brulures causées au gamin qui vous sera rentré dedans après une longue course pour éviter une mise en corner du ballon de foot ? Comment pourrez-vous certifier avoir tout surveillé avec le nez dans votre café ?

Ceci dit, chacun ressort aussitôt sa tasse avec un petit air coupable.

Zut ! Personne ne peut supporter une cour d’école en hiver sans un petit thé ou un petit café. Je dis thé, mais en fait tout le monde ou presque boit du café – souvent dégueulasse – voire du Nes infâme. J’ai croisé deux ou trois fois des institutrices – même un instituteur – buvant du thé le matin. Il faudrait un autre post pour faire la sociologie des instits buveurs de thé.

Les rituels sont variés. Il y a les écoles où c’est toujours la même personne qui fait le café –parce qu’elle est compétente – quitte à ce que les autres prennent son “service”. Il y a les écoles où c’est à tour de rôle et chacun sait que quand Suzette ou Georges font le café le jeudi matin, on va boire du jus de chaussettes. Il y a les écoles où on s’est cotisé pour acheter une machine expresso et celles où la mairie a acheté la cafetière la moins chère du discounter local. Il y a les écoles avec un pot commun où chacun met un peu de sous pour acheter l’arabica et les écoles où chacun apporte à tour de rôle. Dans les deux cas, ce sont toujours les mêmes qui oublient leur obole.

A Plouguenour, le café était bon, je m’en souviens bien. C’était souvent Dominique qui s’y collait sauf quand je me proposais.

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Commentaires
P
C'est un moment où on parle beaucoup entre collègues des mômes que l'on surveille sur la cour. Il est sacré parce que, sauf accident, c'est un temps où mômes et enseignants reprennent leurs activités propres, jouer pour les uns, balosser pour les autres.
O
Je m'étais toujours imaginé que le rituel du café avait aussi pour rôle l'intégration des nouveaux enseignants, mais aussi un petit défouloir ou les appartées sont possibles ? N'est ce pas là l'endroit, comme dans beaucoup d'entreprises, ou l'on remet en cause l'institution, ( le management qu'il soit middle ou high pour les boites ), ou l'on teste le niveau d'adhésion des nouveaux, ???? qu'est ce qui rend sacré ce moment en définitive ?
Pierre Danel, le TRC-GO
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